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lunes 25 noviembre 2024





Bertan > Bertan 18 Fortificaciones en Gipuzkoa: siglos XVI-XIX > Versión en francés: Les nouvelles techniques d'artillerie et de fortification au XIXe Siecle

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Les nouvelles techniques d'artillerie et de fortification au XIXe Siecle

139. Projet de fortification de l'île de Santa Clara réalisé en 1848 par un élève d'une célèbre école russe d'ingénieurs militaires. L'idée consistait à raser l'île. Il s'agissait de l'occuper par une grande fortification aménagée en casemate de deux étages prévue pour une capacité de plus de soixante-dix pièces d'artillerie dirigées vers la mer et avec une batterie à barbette vers la baie.© Carlos Mengs
139. Projet de fortification de l'île de Santa Clara réalisé en 1848 par un élève d'une célèbre école russe d'ingénieurs militaires. L'idée consistait à raser l'île. Il s'agissait de l'occuper par une grande fortification aménagée en casemate de deux étages prévue pour une capacité de plus de soixante-dix pièces d'artillerie dirigées vers la mer et avec une batterie à barbette vers la baie.© Carlos Mengs

Les fortifications du dernier tiers du XIXe siècle sont la conséquence des innovations que l'architecture militaire se vit obligée d'introduire pour compenser un nouveau progrès de la technologie militaire: le rayage des âmes de canons. Grâce à ce système, les obus en sortant de la bouche à feu prenaient un mouvement rotatif qui en améliorait considérablement la portée et la trajectoire.

140. Mâchicoulis (ou créneaux de pied) de la double caponnière de tête du fort de Saint-Marc. Sa fonction est le tir d'infanterie vers le sol du fossé pour la défense des environs immédiats de la caponnière.© Juan Antonio Sáez
140. Mâchicoulis (ou créneaux de pied) de la double caponnière de tête du fort de Saint-Marc. Sa fonction est le tir d'infanterie vers le sol du fossé pour la défense des environs immédiats de la caponnière.© Juan Antonio Sáez

La fortification bastionnée cessa d'être efficace et le concept de place forte dans son sens strict tendit à disparaître, remplacé dans les systèmes défensifs par les "camps retranchés". La démolition des remparts de Saint-Sébastien en 1864 répond, en partie, à ce processus d'obsolescence et les nombreux forts construits lors des guerres carlistes participaient déjà de ce concept stratégique.

Les camps retranchés peuvent se définir comme des territoires dont les positions dominantes sont garnies de fortifications permanentes (forts) en mesure de se flanquer mutuellement (la distance entre eux sera inférieure à la portée de leur artillerie) et d'appuyer les contingents militaires manoeuvrant dans leurs environs immédiats. En règle générale, ils disposent d'un ensemble d'installations centralisées: hôpital militaire, dépôt général de munitions, casernes, parc d'artillerie, réseau de communications, etc.

141. Extérieur de l'une des doubles caponnières du fort de Guadalupe. On observe le fossé-diamant et diverses travées correspondant à un lance-projectiles (circulaire), un créneau de pied, une embrasure pour un canon de 5,7 cm et un créneau vertical de chaque côté. Le radier du fossé ne correspond pas au projet d'origine du fort.© Gorka Agirre
141. Extérieur de l'une des doubles caponnières du fort de Guadalupe. On observe le fossé-diamant et diverses travées correspondant à un lance-projectiles (circulaire), un créneau de pied, une embrasure pour un canon de 5,7 cm et un créneau vertical de chaque côté. Le radier du fossé ne correspond pas au projet d'origine du fort.© Gorka Agirre
142. Caponnière du fort de Saint-Marc. On remarquera le fossé-diamant qui l'entoure. Les deux doubles caponnières de San Marco ne possèdent pas de fossé-diamant, dans la mesure où les créneaux et les embrasures sont à une cote plus élevée que le fossé.© Gorka Agirre
142. Caponnière du fort de Saint-Marc. On remarquera le fossé-diamant qui l'entoure. Les deux doubles caponnières de San Marco ne possèdent pas de fossé-diamant, dans la mesure où les créneaux et les embrasures sont à une cote plus élevée que le fossé.© Gorka Agirre

On doit pour une large part au général français Raymond-Adolphe Séré de Rivières (1815-1895) la diffusion de ce type de fortification. Ce dernier fut, entre 1875 et 1895, l'artisan en France d'un complexe système défensif formé de plusieurs camps retranchés (Verdun, Toul, Epinal, Belfort, etc.). La grande innovation était l'idée de réunir ces camps par des forts de liaison, pour finir par constituer une ligne ininterrompue de fortifications formée de 166 forts et de dizaines de batteries. Il convient également de citer le général Brialmont, créateur vers 1887 d'un système de fortification formé par 21 forts autour des villes belges de Liège et de Namur.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les autorités militaires s'efforcèrent de rendre imperméable la frontière hispano-française. Toutefois la limitation des moyens économiques prévus ne permit pas d'aller au bout du projet. Même dans ces conditions, ils arrivèrent à construire, en dehors des forts du camp retranché d'Oiartzun, les forts Alphonse XII sur le mont San Cristóbal (Pampelune), Rapitán (Jaca), Coll de Ladrones et batterie de Sagueta (Canfranc), Santa Elena (Biescas) et San Julián de Ramis (Gérone).

143. Porte de guerre dans une semi-caponnière du fort de Guadalupe. Possède un pont escamotable sur le fossé-diamant et non loin un escalier à contrescarpe qui permettait la communication entre le chemin couvert et l'intérieur du fort.© Juan Antonio Sáez
143. Porte de guerre dans une semi-caponnière du fort de Guadalupe. Possède un pont escamotable sur le fossé-diamant et non loin un escalier à contrescarpe qui permettait la communication entre le chemin couvert et l'intérieur du fort.© Juan Antonio Sáez
144. Meurtrières dans le parapet supérieur du casernement du fort de Txoritokieta.© Juan Antonio Sáez
144. Meurtrières dans le parapet supérieur du casernement du fort de Txoritokieta.© Juan Antonio Sáez

Les blindages que possédaient ces fortifications se trouvèrent vite périmés devant les nouveaux progrès de l'artillerie, parmi lesquels il nous faut citer l'apparition vers 1885 des obus-torpille, dont le révolutionnaire explosif de grande puissance était à même d'exploser une fois que le projectile était parvenu à pénétrer les blindages des fortifications. A cela, il conviendrait d'ajouter l'augmentation de la vitesse de tir des pièces comme conséquence, en premier lieu, de la généralisation de la charge par la culasse (jusque là on chargeait par la bouche) et, en second lieu, de l'apparition des canons à tir rapide. Une nouvelle augmentation de la portée des pièces fut la conséquence de l'emploi de poudres sans fumée pour l'impulsion des projectiles.

L'amélioration des matériaux fut axée sur l'utilisation de l'acier en remplacement du fer ou du bronze. Par ailleurs, l'aviation militaire entre en scène en 1911, rendant encore plus vulnérable ce genre de fortification.

Le remplacement des caponnières par des coffres de contrescarpe, l'emploi massif de béton spécial (vers 1895) et de béton armé (vers 1910), des tourelles tournantes et des cloches métalliques (très répandues en Europe dès 1900), la dispersion des batteries (cas des Festen allemandes) et la construction d'ouvrages enterrés (ligne Maginot, 1932-1944) furent les solutions mises en oeuvre pour la modernisation et l'édification de fortifications dans d'autres pays européens qui n'eurent pas de répercussions à cette date sur les fortifications du Gipuzkoa.

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