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Bertan > Corsarios y piratas > Versión en francés: Les débuts

LES DÉBUTS

Les basques et la mer

Sans nul doute, les basques ont été considérés comme un peuple d'hommes qui, du fait de leur soif d'aventures ou de leur caractère entreprenant, n'ont pas hésité à s'élancer au-delà des horizons qui les étouffaient. Malgré leur amour pour leur pays, les Basques quittèrent leur terre poussés par le besoin et par leur soif d'aventures, ayant à leur actif le voisinage de la mer.

Au fur et à mesure que le temps s'écoulait, et pour les mêmes motifs, cette partie de la mer Cantabrique connut de bons exemples de corsaires et de pirates qui se mirent à sillonner les eaux que leurs pédécesseurs avaient connues et d'une cartaine façon dominées. Car nous ne devons pas oublier que les pirates et les corsaires sont aussi vieux que le commerce, et très intimement liés au trafic maritime.
Marin basque.
8. Marin basque. © Joseba Urretabizkaia
Les eaux de la mer Cantabrique.
9. Les eaux de la mer Cantabrique étaient depuis longtemps connues et dominées par les marins du Gipuzkoa. © Joseba Urretabizkaia
Les traditions concernant les voyages des marins basques et leurs rapports avec les terres du Nord sont bien connues. Mairin Mitchell nour parle de la légende selon laquelle Eber, premier roi de Kerry en Irlande, était arrivé du Nord de la péninsule ibérique. A la fin du Moyen-Age, il était notoire que Juan Zuria, premier seigneur de Biscaye, était le petit-fils d'un certain roi d'Écosse, fils d'une femme qui y avait été exilée par son père.
Selon les commentaires de Julio Caro Baroja, ce fait n'aurait pas été crédible dans une société sans une grande tradition marine. Et les marins basques n'auraient pas non plus atteint Glasgow et les îles Orcades dans leurs voyages vers le Nord s'ils n'avaient pas eu cette grande tradition marine.
Mais de la même façon que les Basques se frayaient leur chemin, il s'avéra nécessaire de défendre la terre et la mer. L'époque vécue aux IXème et Xème siècles fut tourmentée, et c'est alors qu'apparurent les Vikings, les premiers pillards qui abordèrent les côtes basco-françaises, ainsi que les Normands.
Gravure d'une scène de pêche dans une maison d'Orio.
10. Gravure d'une scène de pêche dans une maison d'Orio. © Joseba Urretabizkaia
Proue du navire d'Oseberg.
11. Proue du navire d'Oseberg, Oslo. Les Vikings surgirent des brumes en provenance de la Scandinavie, et saccagèrent des villes comme Worms, Paris, Aix-la-Chapelle, Mayence, Lisbonne...Leur stratégie était basée sur la surprise. Lorsque les voiles de leurs Drakkars pointaient à l'horizon, la panique se répandait parmi les habitants de la côte.
© Joseba Urretabizkaia
La côte basque, depuis Castro Urdiales jusqu'à Bayonne, possède de nombreux refuges, et c'est justement dans celui de Bayonne et de son port ou s'installèrent les premiers pirates qui firent leur apparition sur nos côtes. A ce moment-là et jusqu'à la seconde moitié du XIème siècle, Bayonne et son port étaient un important foyer d'attraction pour ces pirates, car il s'agissait d'un port de mer avec un grand nombre de marchands et de pêcheurs, d'un siège épiscopal et d'un noeud de communications entre l'Aquitaine, le Gipuzkoa et la Navarre. Saint Léon, qui fut l'évangélisateur et le fondateur de ce siège épiscopal, fut décapité par les pirates normands au IXème siècle.
Le défi des Normands et ces irruptions des pirates firent comprendre aux rois l'importance de la défense de leurs côtes. C'est la raison pour laquelle, au début du IXème siècle, les refuges ou ports dont on vient de parler reçurent leur reconnaissance officielle sous la forme de "fueros" (lois particulières à une ville), grâce auxquels les villes furent fondées et leur défense organisée; ils servirent également de point de départ des marchandises à l'époque de l'essor commercial castillan.
Empreinte du sceau d'Hondarribia.
12. Empreinte du sceau d'Hondarribia.
© Joseba Urretabizkaia
A Bayonne, la tradition marque le lieu où en 892 tomba le corps de Saint Léon, décapité par les pirates normands.
13. A Bayonne, la tradition marque le lieu où en 892 tomba le corps de Saint Léon, décapité par les pirates normands, après avoir parcouru des centaines de mètres la tête dans ses mains.
© Joseba Urretabizkaia

Les villes

Le "fuero" le plus ancien du pays fut celui de Bermeo, fondé en 1082. En ce qui concerne le Gipuzkoa, pendant les premiers temps, les fondations s'effectuèrent de la façon suivante: Saint Sébastien, avant 1180; Hondarribia, en 1204; Getaria et Motrico, en 1209 et Zarautz en 1237. Plus tard furent fondées les villes suivantes: Villanueva d'Oiarso en 1320; Monreal de Deva en 1346; Villagrana de Zumaya en 1347; Belmonte d'Usurbil en 1371 et Saint Nicolas d'Orio en 1379.
L'essor économique produit par ces fondations se fit évident dès le XIIème siècle, au cours duquel le Gipuzkoa et la Biscaye commencèrent à prendre une signification économique importante, avec leur grand contingent de marins et de pêcheurs.
Si nous nous axons sur Saint Sébastien, son "fuero" fut le premier de la péninsule à inclure des ordonnances maritimes qui furent la base de la création d'un vrai code maritime. Il fut appliqué par la suite à toutes les communes du Gipuzkoa. Grâce au "fuero", le port de Saint Sébastien devint une sortie naturelle des produits de la Castille, qui se transforma dans le temps en une grande puissance exportatrice, de laine principalement. Le caractère nettement commercial que prit progressivement Saint Sébastien, outre la prospérité qui s'ensuivit, attira vers nos côtes les pirates et les corsaires, toujours amis des biens d'autrui.
Le sceau et le blason de Saint Sébastien n'ont pas de bateau de pêche.
14. Le sceau et le blason de Saint Sébastien n'ont pas de bateau de pêche, comme ceux de Getaria ou d'Hondarribia, mais un vaisseau de commerce, étant donné le caractère commercial adopté par la ville depuis ses débuts. © Joseba Urretabizkaia
Côte entre Zarautz et Getaria.
15. Côte entre Zarautz et Getaria.
© Joseba Urretabizkaia

Loin de nos côtes

Les marins basques se firent voir sur toutes les mers connues, et certains d'entre eux non seulement comme commerçants. En 1282, un corps de volontaires basques prit une part active dans la conquête du Pays de Galles aux côtés de l'armée anglo-normande. Un chroniqueur de Gênes racontait en 1304: ..."des gens du golfe de Gascogne sont passés par le détroit (de Gibraltar) avec des navires appelés coques et ils pillèrent nos vaisseaux en causant des dégâts".
Au bas Moyen-Age, les Basques travaillent comme transporteurs des commerçants italiens, et font communiquer la mer Méditérranée avec d'autres régions de l'Europe du Nord. Lorsque les Catalans avaient besoin de nefs à bords élevés, ils venaient les chercher dans les ports du Nord, au Pays Basque, par exemple. Cela impliquait que les Basques les montaient, les équipaient et, selon les coutumes de l'époque, les louaient aux rois et aux étrangers.
De la Méditérranée à l'Atlantique, les marins basques furent aperçus en 1393 pendant les reconnaissances des îles Canaries, et plus tard à bord des expéditions vers le golfe de Guinée.
En ce qui concerne la présence de marins basques dans ces régions, rappelons que, selon Carlos Clavería, il existait à Cadix un collège de pilotes basques depuis des temps immémoriaux.
A mesure que le temps passait, la participation basque dans les guerres qui affrontèrent les anglais et les français aux XIVème et XVème siècles fut manifeste. Pendant la Guerre de Cent Ans (1337-1453), les Basques s'enrôlaient sur les vaisseaux français, en vertu de divers traités signés entre eux.
La flotte commerciale du Pays Basque se transforma en une vraie puissance. Au XIVème siècle l'union de notre marine fut scellée à tel point que les Basques établirent leur propre Consulat à Bruges, dans le quartier des "easterlings".
Mais un d'autres théâtres d'opérations et d'autres activités retiennent notre attention.
Reproduction de la coque représentée sur le transept de la cathédrale de Bayonne.
16. Reproduction de la coque représentée sur le transept de la cathédrale de Bayonne.
© Joseba Urretabizkaia
Nos eaux gardent le secret des aventures corsaires.
17. Nos eaux gardent le secret des aventures corsaires. © Joseba Urretabizkaia
Aux XIVème et XVème siècles, Saint Sébastien était le plus important centre commercial de la côte cantabrique.
18. Aux XIVème et XVème siècles, Saint Sébastien était le plus important centre commercial de la côte cantabrique, et la place la plus frequentée par les commerçants allemands de la Hanse, connus comme les "Esterlines" ("easterlings"). Le nom de cette rue de Saint Sébastien rappelle une auberge ou un entrepôt qui certainement leur appartenait. © Joseba Urretabizkaia


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