gipuzkoakultura.net

Logo de la Diputación Foral de Gipuzkoa
Logotipo gipuzkoakultura

gipuzkoakultura.net

viernes 29 marzo 2024





Bertan > Bertan 16 La Industria del Hierro > Versión en francés: Le triomphe des produits métalliques transformés

Version PDF imprimable [12,18 Mb]l'icône Acrobat

Le triomphe des produits métalliques transformés

101. Clous forgés.
101. Clous forgés.

103. Outils de forge.
103. Outils de forge.


99. La Cerrajera Guipuzcoana est l’une des fabriques originaires ayant donné lieu en 1906 à la Unión Cerrajera, entreprise globale emblématique du secteur.
99. La Cerrajera Guipuzcoana est l'une des fabriques originaires ayant donné lieu en 1906 à la Unión Cerrajera, entreprise globale emblématique du secteur.
98. Marque de fabricant sur un tour parallèle de 1920-1930.
98. Marque de fabricant sur un tour parallèle de 1920-1930.
Au Guipúzcoa les conditions géographiques, un niveau insuffisant de matières, et une absence d'accumulation de capitaux - comme ceux que retira la Biscaye de l'exportation massive de minerai -, font que ce modèle d'industrialisation s'oriente vers le monde des produits transformés. Multiplicité de secteurs, exploitation maximum de ses ressources naturelles et, dans tous les cas, présence de la figure du petit et moyen entrepreneur qui, partant avec de chiches moyens économiques et fréquemment d'activités artisanales, décide se lancer et de prendre des risques dans de nouvelles affaires industrielles d'une certaine envergure, en seront les traits les plus remarquables.

100. L’armurerie a continué d’être l’un des principaux piliers de l’industrie métallurgique au Gipuzkoa tout au long des XIXe et XXe siècles. Etui avec pistolet de duel du XIXe s.
100. L'armurerie a continué d'être l'un des principaux piliers de l'industrie métallurgique au Gipuzkoa tout au long des XIXe et XXe siècles. Etui avec pistolet de duel du XIXe s.
Tirant parti de ses rares gisements de fer, suivant l'ancienne tradition du fer, exploitant les ressources hydriques à sa portée et important le fer à l'état brut et le charbon minéral, l'industrie métallurgique contemporaine va se développer. Elle le fera sur de nouvelles prémices, pour s'orienter de préférence vers l'élaboration de larges gammes d'outils et d'instruments. Il n'est donc pas étrange que le secteur reprenne de la vigueur. On s'en étonnera d'autant moins si l'on tient compte des tentatives de rénovations évoquées plus haut sous les auspices de la la Real Sociedad Bascongada de Amigos del País ainsi que de la vocation armurière du Moyen Deba avec les petites cités de Plasencia, Eibar, Elgoibar, Ermua et Bergara à la tête. La ville d'Arrasate-Mondragón les rejoindra non sans s'efforcer, quoique tardivement, de devenir le pôle de référence de l'industrie armurière du Guipúzcoa.

102. Coulée de lingotins, Altos Honos de Bergara.
102. Coulée de lingotins, Altos Honos de Bergara.
Le transfert des douanes de l'Ebre à la mer et à Irun (1841), la loi de O'Donnell qui facilitait la vente libre des armes dans la péninsule (1860), l'adoption de nouvelles technologies, l'ouverture des marchés étrangers, américains et européens principalement, et la disparition du système rigide des corporations, permettront que l'industrie des produits métalliques transformés atteigne son époque de splendeur, à partir de la seconde décennie du XIXe siècle.

105. Travail de forge chez Patricio Echeverría (Legazpi).
105. Travail de forge chez Patricio Echeverría (Legazpi).

106. Amas de minerai sur le quai de chargement de Mollarri (Zarautz).
106. Amas de minerai sur le quai de chargement de Mollarri (Zarautz).


107. Revolver damasquiné portant des incrustations d’or. Eibar.
107. Revolver damasquiné portant des incrustations d'or. Eibar.
Le progrès qu'inaugure le haut fourneau de Beasain en 1862 sera le déclic d'une série de symptômes d'évolution dans le secteur. A peine un an auparavant, avait été fondée à Arrasate-Mondragón, l'entreprise "Vergarajauregui, Resusta y Cía" qui, au fil des ans, allait s'intégrer dans l'une des plus importantes du territoire: la "Unión Cerrajera de Mondragon"; la concentration d'efforts en sociétés limitées, dans lesquelles deux chefs d'entreprise ou plus unissent leurs ressources, sera une autre pierre de touche sur le chemin de la modernité.

108. Fours de calcination de minerai à Aizpea (Zerain).
108. Fours de calcination de minerai à Aizpea (Zerain).
Dans les années qui suivent, ateliers et fabriques de produits métallurgiques ne cessent de proliférer, croître et se rénover. La production d'armes augmente. Il en est de même d'autres produits comme les clous, les vis, les pointes de Paris, les outils, etc. Ce qui donne lieu à une demande plus importante en matières premières et à la naissance des grandes fonderies.

110. Vestiges de la plate-forme de charge du quai de chargement de Mollarri (Zarautz).
110. Vestiges de la plate-forme de charge du quai de chargement de Mollarri (Zarautz).
Tel est le cas de S.A. Aurrera d'Eibar, fondée en 1883. Celle-ci surgit de l'initiative d'un groupe d'industriels d'Eibar, qui élaborent du fer coulé dans deux cubilots pour ravitailler les petits fabricants d'armes de la localité, jusque là dépendants des importations françaises et belges. Un cas similaire est celui de Romualdo García en 1877 qui fondera San Pedro de Elgoibar, la dédiant à la fabrication de fers au charbon de bois. Ce groupe se verra progressivement renforcé par l'apparition d'autres fabriques. Il y aura celle de Molinao à Pasaia, Fundición Fossey à Lasarte ou la Real Compañía Asturiana de Minas, qui crée à Errenteria une fonderie de plomb à partir de la galène provenant principalement de la mine San Narciso d'Irun, ou celles-là qui feront partie consubstantielle d'entreprises intégrales comme à la Cerrajera, la C.A.F., ou chez Patricio Echeverria.

109. Aciérie, coulage de lingot.
109. Aciérie, coulage de lingot.
Un trait commun à toutes ces entreprises sera leur faible volume et capacité de productivité en termes généraux. Ce qui ne les empêchera pas d'employer un nombre élevé d'ouvriers et d'enregistrer les investissements en capital les plus élevés de l'industrie du Guipúzcoa, si l'on excepte quelques géants capitalisés tels ceux du secteur papetier. Selon la statistique industrielle de 1915, à peine une dizaine d'établissements métallurgiques dépassent les cent employés, alors que prolifèrent ceux qui n'arrivent pas à dix ouvriers embauchés. (LUENGO TEIXIDOR, 1990)

113. Bicyclette GAC.
113. Bicyclette GAC.

114. Atelier de bicyclettes à Eibar.
114. Atelier de bicyclettes à Eibar.


116. Machine à coudre Alfa.
116. Machine à coudre Alfa.

112. Perforation et calibrage de canons. Víctor Sarasqueta. Eibar.
112. Perforation et calibrage de canons. Víctor Sarasqueta. Eibar.


115. Pistolet Llama, Eibar.
115. Pistolet Llama, Eibar.
Nom de l'Entreprise Nbre Ouvriers
Sociedad Española de Construcciones Metálicas (Beasain)960
Unión Cerrajera de Mondragón (Arrasate)870
Orbea (Mallabia)347
Garate, Anítua y Cía (Eibar)304
Unión Cerrajera (Bergara)201
ábrica de Cañones (Soraluze)188
Trocaola, Aranzabal y Cía (Eibar)143
Aizmendi (Eibar)126
Fábrica de Plomo de Capuchinos (Errenteria)114
Fundiciones Molinao (Pasaia)104
117. Musée de machine-outil à Elgoibar.
117. Musée de machine-outil à Elgoibar.

Diversification et répartition géographique

121. Fonderie, forge, manufacture et ajustage mécanique sont des réalités omniprésentes dans l’industrie du fer du Gipuzkoa.
121. Fonderie, forge, manufacture et ajustage mécanique sont des réalités omniprésentes dans l'industrie du fer du Gipuzkoa.
Dans la nouvelle étape, la fabrication d'armes exige de diversifier la production. On voit simultanément commencer à se dessiner différentes spécialités au niveau des pays, pour ne pas dire au niveau municipal ou local. En 1859 commencent à s'associer entre eux les maîtres appartenant aux corporations disparues. Huit spécialistes d'Eibar forment une société pour fabriquer clefs à fusil, pistolet et revolver. Il en va de même à Soraluze-Placencia, où se fonde en 1862 l'entreprise "Euskalduna", de laquelle en seulement dix ans d'activité sortiront plus de 70.000 armes. A l'époque, les frères Orbea (1859) d'Eibar avaient transformé leur moulin d'Urkizu en un petit hall de fabrication de carabines. Avec un sens certain de l'avenir, ils introduisent sans retard des nouveautés techniques dans le processus de fabrication, tels le polissage mécanique, nickelage par galvanoplastie et, plus important, l'application de l'énergie électrique. Ce qui oblige à les considérer comme des pionniers au Guipúzcoa (1890).

119. Forge manuelle, GSB Acero, Legazpi.
119. Forge manuelle, GSB Acero, Legazpi.
Avec l'usage de cette énergie, la fabrication des armes atteindra un développement sans précédent. A côté d'Orbea, Larrañaga et Joaristi, principaux fabricants, apparaissent des noms comme ceux de Victor Sarasqueta, Arizmendi, Trocaola, Aguirre, Zamacola y Cía, Crucelegui, Anitua, Beristain, etc. Le personnel lié au secteur armurier en 1906 représente 54% du recensement des travailleurs d'Eibar, 50% à Soraluze-Placencia, où l'ancienne Euskalduna, désormais S.A. Placencia de las Armas, donne du travail à 180 ouvriers et enfin 11% à Elgoibar (AGIRRE KEREXETA, 1987). Eibar est alors le pôle armurier péninsulaire par excellence.

120. GSB Acero, Legazpi, forge de gros tonnage.
120. GSB Acero, Legazpi, forge de gros tonnage.





Mais la dépendance excessive des marchés extérieurs allait provoquer une grave crise vers 1914, bien que la neutralité de l'Espagne dans le conflit -Première Guerre mondiale- permit une reprise factice le temps de la guerre, qui se verra avortée après l'armistice avec le retour au premier plan des centres de production européens. L'âge d'or de l'armurerie moderne est, par conséquent, celui qui va de 1900 à 1917. A compter de cette date, et fondamentalement depuis le milieu des années vingt, on verra s'imposer le recours à la diversification productive.

122. Altos Hornos de Bergara, four électrique.
122. Altos Hornos de Bergara, four électrique.
C'est ainsi que l'on voit s'initier la fabrication de bicyclettes (G.A.C. en 1925; Orbea en 1929), machines à coudre (Alfa en 1927), machine-outil (Parabán y Cía, Orbea y Larrañaga, Juan Esperanza, Cruz, Ochoa y Cía, Estarta y Ecenarro, en 1924), appareils électriques (Anitua e Hijos, Solac), etc. visserie, Aguinaga, Lete, Egaña et Madina; appareils électriques, Hormaechea; ustensiles ménagers, Elma; forge et estampage, Garaciaga; outillages, Arriola y Cía, Forjas de Elgoibar, Alcorta, Unzueta y Cía, Mugarza, Ugarte y Cía, Crucelegui Hnos; serrurerie, La Industrial Mondragonesa et Metalurgica Cerrajera; quincaillerie, Roneo et Altuna y Garay.

Le temps est passé de l'exclusivité armurière qui avait constitué le signe d'identité du bas Deba. On voit alors se dessiner l'un des comportements type de son tissu industriel: élargir et réorienter le produit vers des marchés plus innovants ou émergents.

123. Construcción y Auxiliar de Ferrocarriles, CAF, à Beasain.
123. Construcción y Auxiliar de Ferrocarriles, CAF, à Beasain.
Dans la région Donostia-San Sebastián, nous avons les Talleres Urcola (1917), dédiés à la fabrication de matériel ferroviaire et à la forge, et Herederos de Ramón Mugica qui construisaient également du matériel de transport en général et ferroviaire en particulier. A Urretxu, l'entreprise Honorio Alberdi S. A s'était spécialisée dans l'élaboration de ressorts en acier. Associés aux grands chantiers navals surgissent des sociétés métallurgiques comme Fundiciones Luzuriaga à Pasaia et Balenciaga à Zumaia. A Azkoitia, Acerías y Forjas de Azkoitia S.A., dont l'origine remonte à 1515, c'est-à-dire à la forge Zubillaga d'Oñati, élaborera tous types d'outillages forgés. A Tolosa Fundiciones Telleria (1842) qui fabriquait du fer moulé ou Voith, maison de distribution de turbines électriques, et, enfin, à Lazcano, Forjas Hijos de A. Albisu, fondée en 1848.

124. Altos Hornos de Bergara.
124. Altos Hornos de Bergara.
La plus grosse part revient toujours à l'industrie armurière; la fabrication des armes et son industrie auxiliaire à la moitié des années vingt pèse en effet pour 80% du secteur de transformation, mais on voit poindre l'élaboration d'accessoires automobiles, d'équipements électriques, d'appareils ménagers et le monde lié à la forge, la visserie, serrurerie et machine-outil. Ces nouvelles orientations sous le signe de la pluralisation seront la solution à l'effondrement définitif de l'industrie armurière.

125. GSB, forge de grand tonnage.
125. GSB, forge de grand tonnage.
Son évolution générique, comme tant d'autres ordres de la vie quotidienne, est coupée net par la guerre civile. Non tant d'ailleurs par les désastres entraînés par la guerre elle-même que par les conséquences subies au plan matériel, commercial et humain. Sans aucun doute, la présence régulière et la relève générationnelle à la tête des affaires et des métiers se trouva interrompue dans plus d'un cas. Il faut y voir la conséquence de l'attitude du franquisme vis à vis d'autres idéologies (nationalisme basque, libéralisme, communisme, républicanisme... etc.) qui décapita parfois la direction des entreprises ou en mutila l'expression naturelle, devant la crainte des épurations. Par ailleurs, l'isolement international et le blocus économique généra un féroce étranglement dans les premières décennies du régime pour le développement industriel. Etranglement que surmontèrent tant bien que mal les usines intégrales -à la longue avantagées par la réserve représentée par le marché national pour placer leurs produits-, auquel survécurent non sans difficulté certaines des petites entreprises et dont naîtraient dans les années suivantes de nouveaux secteurs visant à couvrir la demande, pour ce qui jusque là avait pu être importé sans difficulté.

D'autant que malgré les destructions, la raréfaction des matières premières et l'épuration, au milieu des années 50 le secteur métallurgique reprend la tête de l'industrie du Guipúzcoa. Et même sans être hégémonique, son rythme de développement se convertit en pouls économique du territoire et renvoie, comme nul autre, la crise pétrolière des années 70, la restructuration de la fin des années 80 et le pari sur les nouvelles technologies, la diversification et l'adaptabilité de la fin du siècle.

126. Altos Hornos de Bergara, fonte de lingotin.
126. Altos Hornos de Bergara, fonte de lingotin.
104. 111. Marques de fabricants d'armes d'Eibar.
104. 111. Marques de fabricants d'armes d'Eibar.
Le nombre des entreprises en ces années est nombreux, mais à coup sûr les trois entreprises les plus emblématiques du secteur si l'on tient compte de leur longue trajectoire industrielle et du poids qu'elles ont acquis dans les bilans économiques du territoire, ont été Patricio Echeverria à Legazpi, la C.A.F à Beasain et Unión Cerrajera à Arrasate-Mondragón.

Licencia Creative Commons. Pulse aquí para leerla
2024 Departamento de Cultura y Euskera- Diputación Foral de Gipuzkoa.
Para conectar con nosotros mediante skype pulse aquí
Logotipo Gipuzkoa.net. Pulsar para ir a la página de Gipuzkoa.net