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Bertan > Baserria: La ferme basque a Gipuzkoa > Versión en francés: Les ornements

Les ornements



Le bois

En partant du fait que la plupart des fermes du Gipuzkoa sont des ouvrages avec de grandes vertus de construction mais très sobres du point de vue plastique et ornamental, même si on les compare à d’autres modèles de maison populaire basque, il faut cependant reconnaître que le bois est le type de support le plus souvent utilisé pour tailler les ornements et les motifs de décoration.

La période la plus brillante de la menuiserie populaire du Gipuzkoa fut celle comprise entre le XVIème et le XVIIème siècle, où l’on perçoit que les artisans locaux, outre le fait d’avoir un répertoire de formes propre, étaient parfaitement informés des goûts et des sujets ornamentaux les plus répandus dans les régions voisines, depuis le Sud de la France jusqu’au Duero.

132.	Consoles géométriques du XVIème siècle, avec une technique de la taille favorisant les effets des clairs-obscurs.
132. Consoles géométriques du XVIème siècle, avec une technique de la taille favorisant les effets des clairs-obscurs. © Xabi Otero
133.	 Otabardi (Asteasu). Les corbeaux des poutres du toit sont les endroits préférés par les menuisiers du XVIIème siècle pour y tailler des ornements.
133. Otabardi (Asteasu). Les corbeaux des poutres du toit sont les endroits préférés par les menuisiers du XVIIème siècle pour y tailler des ornements. © Xabi Otero

Les années du milieu du XVIème siècle connurent une floraison de la taille en bois, à laquelle les fermes basques prirent une part active. A cette époque, le décor se concentre surtout sur les garde-fous des façades en planches ou en lattis et sur les consoles et jambes de force du toit. Un vaste répertoire de figures géométriques taillées à l’herminette ou au ciseau à bois recherchait le contraste des plans et marquait les effetes du clair-obscur. Les formes les plus habituelles étaient les cordelières, les émondes, les têtes de clous, les pointes de diamant, les férules, les macles, les striures et parfois des hélices solaires et des rosaces biseautées, en somme, un répertoire qui a sa plus parfaite expression dans le choeur de Notre-Dame l’Antigua de Zumarraga.

134.	L'un des rebords des fenêtres de Ierobi Haundi (Oiartzun) fut taillé au XVIIème siècle dans le style classique.
134. L'un des rebords des fenêtres de Ierobi Haundi (Oiartzun) fut taillé au XVIIème siècle dans le style classique. © Xabi Otero
135.	 Harrillaga Haundi (Usurbil). Au cours des XVIIème  et XVIIIème siècles, la mode d'utiliser les fourches naturelles du chêne placées vers le bas comme supports se  répandit dans la vallée de l'Oria.
135. Harrillaga Haundi (Usurbil). Au cours des XVIIème et XVIIIème siècles, la mode d'utiliser les fourches naturelles du chêne placées vers le bas comme supports se répandit dans la vallée de l'Oria. © Xabi Otero

Dans les maisons à lattis, et surtout dans celles qui ont un auvent, il ëtait également habituel, pendant la première moitié du XVIème siècle, de tailler l’une des poutres horizontales avec une frange de petits arceaux surbaissés en accolade, comme ceux de Txulaene Goikoa à Oiartzun ou d’Aritzeta Erdi à Alkiza, faisant usage d’un thème en provenance du Pays Basque français.

Les menuisiers de la Renaissance accordèrent une attention spéciale à d’autres endroits de la maison, comme les supports des piliers et les limons des escaliers. Dans ces deux cas ils avaient très souvent recours à des séries d’émondes afin d’adoucir l’arête du bois.

136.	Corbeaux taillés. Les têtes des courroies sont décorées avec des volutes et des cordelières.
136. Corbeaux taillés. Les têtes des courroies sont décorées avec des volutes et des cordelières. © Xabi Otero
137.	Galerie de fenêtres du XVIème siècle avec des arceaux en accolade taillés sur les linteaux à Aritzeta Erdi (Alkiza).
137. Galerie de fenêtres du XVIème siècle avec des arceaux en accolade taillés sur les linteaux à Aritzeta Erdi (Alkiza). © Xabi Otero

Au XVIIème siècle, la menuiserie populaire du Gipuzkoa s’attache à rehausser d’autres points d’intérêt, et va se concentrer dans la taille des têtes des pannes du toit qui sont décorées avec des volutes végétales, d’autant plus charnues au fur et à mesure que s’impose l’esthétique baroque. La partie centrale de la volute porte un cordon ou une file de perles, comme il est facile d’apprécier à Otabardi d’Asteasu. A cette époque abondent aussi les barreaux de bois tournés sous forme de vase, très fréquents dans les balustrades des balcons et des escaliers.

La figure humaine n’est presque pas représentée, sauf quelques exceptions intéressantes, comme les masques ouvragés à Arrillaga Haundi et à Zumitza d’Alkiza.

138. Accoudoir de fenêtre avec des tailles caratéristiques du XVIème siècle.
138. Accoudoir de fenêtre avec des tailles caratéristiques du XVIème siècle. © Xabi Otero

La pierre

Les ornements en pierre étaient réservés aux fermes les plus riches du Gipuzkoa et étaient habituellement dosés par petites quantités. Chaque époque eut ses préférences bien marquées, presque toujours en accord avec le langage artistique de la période en question. C’est ainsi que pendant la première moitié du XVIème siècle, les seuls ornements où le tailleur de pierres pouvait montrer son talent étaient les médaillons de protection –avec le monogramme du Christ écrit en caractères gothiques- qui étaient placés au dessus de la porte principale, et les moulures qui encadraient les fenêtres. Les ancres profilées sur le linteau de la maison Makutso à Oiartzun sont considérées comme un cas d’expressivité absolument exceptionnel.

139. Colonne toscane d'un portique à Antzuola (XVIIème siècle).
139. Colonne toscane d'un portique à Antzuola (XVIIème siècle). © Xabi Otero
140.	Armoiries d'Elkoro Barrutia (Bergara) du XVIIème siècle.
140. Armoiries d'Elkoro Barrutia (Bergara) du XVIIème siècle. © Xabi Otero

Au XVIIème siècle le nombre de pièces ouvragées augmente légèrement. Les cadres des fenêtres des maisons les plus nobles se soignent toujours, mais avec des moulures à caissons classiques comme celles de la ferme Elorrieta d’Asteasu. En outre, les tailles héraldiques se répandent avec l’apparition de magnifiques écussons qui portent souvent des inscriptions identifiant les armoiries du nom de la famille et l’année de construction du bâtiment. Dans certains cas, comme à Iriarte Bekoa d’Antzuola, d’élégantes colonnes toscanes aident à supporter le vol de la poutre du porche, mais leur nombre est presque insignifiant si on le compare à celui qui est habituel dans les contrées orientales de la Biscaye.

141.	 Fenêtre trilobée à Oiartzun (XVIème siècle).
141. Fenêtre trilobée à Oiartzun (XVIème siècle). © Xabi Otero
142. Armoiries d'Alkiza Lete (Alkiza) et cadran solaire du début du XVIIIème siècle.
142. Armoiries d'Alkiza Lete (Alkiza) et cadran solaire du début du XVIIIème siècle. © Xabi Otero

Au XVIIIème siècle, les armoiries se distinguent toujours comme l’élément le plus soigné de la taille artistique sur pierre, et sont surchargées de garnitures, mascarons et rocailles. Pendant cette période un grand nombre des fermes les plus nobles, comme l’imposant Azpikoetxe de Berastegi, prennent l’habitude, déjà amorcée au cours du siècle précédent, d’entourer toutes les fenêtres de la façade principale de moulures lisses formant des oreillettes caractéristiques aux sommets des angles, clairement identifiables avec l’esthétique sobre du baroque du Nord. Les fermes du XIXème siècle ont à peine des travaux d’ornement en pierre, exception faite des nouveaux écussons à la taille nette et effilée, ainsi que quelques grandes plaques qui rappellent la date d’inauguration du bâtiment et le nom de son promoteur, comme c’est le cas d’Orbe Haundi à Bergara.

 

143. L'anagramme du Christ (IHS) en lettres gothiques constitue le plus ancien décor en pierre des fermes du Gipuzkoa.
143. L'anagramme du Christ (IHS) en lettres gothiques constitue le plus ancien décor en pierre des fermes du Gipuzkoa. © Xabi Otero
144. Fenêtre d'Asteasu avec des moulures classiques (XVIIème siècle).
144. Fenêtre d'Asteasu avec des moulures classiques (XVIIème siècle). © Xabi Otero

 

145.	 Fenêtre d'Alkiza avec des moulures à plaques baroques (XVIIIème siècle).
145. Fenêtre d'Alkiza avec des moulures à plaques baroques (XVIIIème siècle). © Xabi Otero

Le fer

Dans une terre qui est arrivée à survivre grâce à la forge et à l’exportation du fer, il est surprenant que ce métal ait été très peu utilisé dans la décoration des fermes.

146. Heurtoir baroque (XVIIIème siècle).
146. Heurtoir baroque (XVIIIème siècle). © Xabi Otero
147.	Porte forgée (XVIème siècle).
147. Porte forgée (XVIème siècle). © Xabi Otero

Au XVIème siècle, lorsque les Basques n’avaient presque pas de concurrence en Europe dans la production sidérurgique, le seul élément en fer ayant un certain charme décoratif que l’on pouvait trouver dans les fermes du Gipuzkoa étaient les lourdes portes en métal des murs coupe-feux, qui étaient ornées de gros anneaux suspendus et de quelques simples incisions géometriques faites sur le verrou.

148.	Verrou décoré avec des incissions et des fleurs gravées au burin sur la targette (XVIème siècle).
148. Verrou décoré avec des incissions et des fleurs gravées au burin sur la targette (XVIème siècle). © Xabi Otero
149.	 Têtes de clous pour orner les portes. Toutes sont du XVIIème siècle: les plus anciennes sont celles en forme de losange et les plus récentes lés étoilées et fleurdelisées.
149. Têtes de clous pour orner les portes. Toutes sont du XVIIème siècle: les plus anciennes sont celles en forme de losange et les plus récentes lés étoilées et fleurdelisées. © Xabi Otero

Au XVIIème siècle les travaux de forge apparurent à l’extérieur et se concentrèrent dans les ferrures des portes: clous à têtes en losange ou en étoile, plaques de serrures à profil sinueux, et parfois de gros marteaux de porte. D’autre part, bien qu’au cours de ce même siècle et au siècle suivant les hommes du Gipuzkoa étaient réputés pour leur grande habilité dans la manufacture de grilles, leurs produits ne furent que très rarement installés dans les fermes, car leur coût élevé ne les rendait aptes que pour les églises et les palais. Lorsque l’on trouve dans certaines fermes des grilles aux fenêtres du rez-de-chaussée, il s’agit normalement de simples barreaux de fer quadrangulaires placés au XIXème siècle. Il est très rare de voir les beaux profils coniques ou sous forme de bourgeons qui caractérisaient les époques précédentes.

150. Anneau pour atteler les montures, décoré avec des incisions (XVIème siècle).
150. Anneau pour atteler les montures, décoré avec des incisions (XVIème siècle). © Xabi Otero
151.	 Clé.
151. Clé. © Xabi Otero

Le répertoire des accessoires et des ornements artistiques de la ferme est discret, comme il correspond à un édifice qui n’a aspiré tout au long de l’histoire qu’à rendre plus supportable la dure vie des paysans. Cependant, ce n’est pas dans le domaine facile des ornements que la ferme met sa beauté en valeur. La fascination qu’elle suscite naît au moment où sa silhouette se découpe dans le brouillard, avec son volume éclatant et ses formes solides, anciennes et éternelles. C’est là que se trouve la ferme, la vieille dame des vallées.

152. Charnière.
152. Charnière. © Xabi Otero
153.	Les ferrures en forge artistique n'étaient pas à la portée de beaucoup de fermes.
153. Les ferrures en forge artistique n'étaient pas à la portée de beaucoup de fermes. © Xabi Otero

 

154. La nuit tombe sur les fermes de Beizama.
154. La nuit tombe sur les fermes de Beizama. © Xabi Otero
155. La neige a surpris une ferme solitaire à Aduna.
155. La neige a surpris une ferme solitaire à Aduna. © Xabi Otero
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